Ventes de disques : Bilan

Ventes de disques : Diam's qui rit, Magalie qui pleure ... Pagny, Obispo et Bruel s'essoufflent...
Dans le flot de nouveautés sorties depuis janvier, les albums qui se vendent bien ne sont pas forcément ceux que l'on attendait, hormis l'habituel disque souvenir de la tournée des Enfoirés. Bilan des tops et des flops à mi-parcours.

Des d'albums inédits arrivent chaque semaine dans les bacs et plusieurs grands noms ont sorti des nouveautés ces derniers mois. Mais voilà, il n'y a pas place pour tout le monde. Nous avons voulu savoir qui s'en était le mieux sorti depuis le début de l'année.

A l'arrivée, ceux qui rient et ceux qui pleurent ne sont pas toujours ceux que l'on attendait au départ.
Les Enfoirés imbattables. C'est une valeur sûre. Comme chaque année, la troupe des Restos du coeur surclasse la concurrence. Dans un marché peu favorable, le cru 2006 dépasse les 550 000 exemplaires vendus avec des cadences exceptionnelles : plus de 140 000 CD écoulés dès la première semaine et plus de 180 000 la deuxième.

Le rap français triomphe. Diam's en est la plus spectaculaire illustration. Son troisième album, plus ouvert, s'est arraché à plus de 300 000 exemplaires et talonne celui des Enfoirés. Son pote d'enfance Sinik lui emboîte le pas en décrochant un disque d'or avec son deuxième enregistrement, « Sang froid », soit plus de 100 000 ventes en à peine un mois. Même tendance pour l'enfant terrible Booba, lui aussi disque d'or, et pour Sniper qui atteint les 50 000 en deux semaines.

Les valeurs sûres peinent. Evidemment, beaucoup rêveraient de tels scores. Pourtant, on ne peut s'empêcher de croire que Florent Pagny attendait mieux qu'un petit disque d'or en cinq semaines. Son « Abracadabra » dépasse les 130 000 exemplaires alors que l'artiste grimpe généralement à 800 000 ou un million. Pascal Obispo, qui vient de sortir « Les Fleurs du bien », ne doit pas encore crier victoire. Après un bon démarrage à plus de 55 000 la première semaine, le rythme se ralentit depuis quinze jours. Même Patrick Bruel reste loin de ses scores habituels. « Des souvenirs devant » a réussi un départ tonitruant, avec près de 150 000 ventes en deux semaines, mais s'essouffle aujourd'hui, passés les 220 000 exemplaires. Le choix de leurs premiers singles respectifs, plus intimes et pas toujours relayés par l'ensemble des radios, pourrait expliquer ces succès relatifs. Natasha St-Pier ne fait pas non plus d'étincelles, en dépit d'une grosse tournée en cours. Son « Longueur d'ondes » a juste dépassé 120 000 ventes en cinq mois.

Les petits nouveaux surprennent. Ce sont les succès inattendus de ce premier semestre. Le slameur Grand Corps Malade et ses textes parlés sur un fond musical emballent le grand public. Son album « Midi 20 » s'est écoulé à plus de 130 000 exemplaires en deux mois. C'est « le » disque à avoir pour ne pas être largué cette saison. D'autres ont tiré leur épingle du jeu, comme Anaïs ou Olivia Ruiz, deux réussites au long cours qui ont dépassé les 150 000 ventes avec des albums sortis en 2005.

Des bides spectaculaires. La notoriété ne fait pas tout. La dernière gagnante de « Star Academy », Magalie Vae, en sait quelque chose. Son disque a péniblement atteint les 20 000 exemplaires. Même chose pour Lynda Lemay, généralement habituée aux podiums. La bande originale de sa comédie musicale n'a pas fait mieux. Mais c'est Lio qui a vécu le bouillon du semestre. Son retour en tant que chanteuse n'a pas intéressé grand monde, malgré un beau disque. « Dites au prince charmant » a stagné à 5 000 exemplaires.

Des marathoniens courent toujours. Ils ont cartonné en 2005, ils continuent en 2006. Le phénoménal Raphaël et sa « Caravane » ont encore séduit 200 000 acheteurs, tout comme l'Anglais James Blunt avec « Back to Bedlam ». Deux artistes toujours matraqués du matin au soir sur les radios. Le nerf de la guerre.
Emmanuel Marolle

Source : Le Parisien , vendredi 09 juin 2006

En tout cas je suis trés content pour Olivia Ruiz qui mérite amplement son succés car ses 2 albums sont vraiments excellents et cela prouve qu'à force d'obstination et de persévérence on peut réussir dans ce métier en retirant au passage l'étiquette péjorative de "produit de télé-réalité".